REF: 13617

Belle lettre de Patrice Chéreau à Laurence Bourdil durant les répétitions d’une pièce de Marivaux

Patrice Chéreau (Lézigné, 1944/2013)
Metteur en scène de théâtre et d'opéra, réalisateur, scénariste, producteur de cinéma et acteur français.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 - Format : In-4

Lieu : Nanterre

Date : 10/11/1984

Destinataire : "Ma belle" [La comédienne Laurence Bourdil]

Etat : pliures

Description :

Belle lettre illustrant le tempérament fougueux, passionné - voir brutal, de Patrice Chéreau. Elle est adressée à la comédienne Laurence Bourdil, qui tient le rôle du Chevalier, lors des répétitions de la Fausse suivante de Marivaux, mis en scène au Théâtre des Amandiers à Nanterre.

"Je réponds avec retard à ton petit mot n'ayant repris pied dans la réalité que depuis peu. Quand cesseras-tu de te sentir blessée des situations que tu provoques toi-même. Tu ne peux pas à la fois m'annoncer par téléphone que tu laisserais quelque chose chez la concierge, puis souffrir de l'accueil que je te fais parce que tu montes et sonnes et du coup, tu tombes en pleine réunion de travail, réunion difficile dont tu dois comprendre que je ne peux pas m'extraire sur commande, ni même en cinq minutes. Comprends qu'on court ce genre de risques quand on survient chez quelqu'un  - ami, pas ami, peu importe -  à l'improviste, ça me semble absolument fatal, j'en suis désolé mais il y avait moyen de l'éviter". Mais il reconnait que son cadeau est magnifique et lui a fait grand plaisir ; il regrette cependant son attitude et se doutait qu'il allait recevoir une lettre. "Ce ne sont là, Laurence, que de faux problèmes que tu dois comprendre, d'autant plus que cette situation, j'ai maintenant l'impression de l'avoir vécue avec toi tant de fois : elle fait partie de mes souvenirs et même de ma façon de t'aimer. Alors, effectivement, je n'en suis même plus surpris, voilà, ce que tu me reprocheras certainement aussi. Reçois par ce petit mot avec mes remerciements pour le disque, un tendre gage de mon affection et de ma fidélité - toutes choses auxquelles tu dois croire, j'oserais dire, une fois pour toutes." Il l'invite à venir au théâtre puis à déjeuner ensemble avant son départ pour les Etats-Unis. Et ajoute en post scriptum : "Pour les "problèmes" de minceur, ne t'en fais pas une montagne. Je te l'ai proposé pour que tu te sentes mieux et parce que c'était juste de te le dire. Tu fais ce que tu peux faire, évidemment, le centre de notre travail futur n'est pas là [...]".

En-tête du Théâtre des Amandiers à Nanterre. Mention au crayon de Laurence Bourdil : "La Fausse Suivante"

900,00

Ajouter à la liste de souhaits