Lettre de 1944 de Brasillach évoquant le bombardement de Paris et les Américains
Robert Brasillach (Perpignan, 1909/1945)Type de document : lettre autographe signée
Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : Grand in-4
Lieu : Paris
Date : 22 avril 1944
Destinataire : Sans
Etat : Minimes déchirures > 1 cm, aux pliures.
Très intéressante lettre de Robert Brasillach.
Brasillach remercie son correspondant de son "colis de faux café [...]. En attendant que les « libérateurs » nous apportent du vrai café au lieu de bombes" et évoque son "livre de poèmes" [Poèmes, publié aux Éditions Balzac, en 1944]. Il ajoute : "La vie continue, et même la mort. Les deux nuits d’alerte de Paris, surtout la seconde, ont vraiment été impressionnantes. La seconde a duré deux heures, avec un baroud de tous les diables, et les fusées dans le ciel immobiles comme des lampes de l’Apocalypse. Nous sommes descendus à la cave avec les enfants. Toute la maison y était d'ailleurs. On se fait des relations, et on échange des propos mondains. On nous promet maintenant le liquide inflammable, après les bombes au phosphore. Tout ça est de plus en plus sadique. La population parisienne commence réellement à s’épouvanter, et à comprendre un peu les choses : mais tout ça est trop tard. Comme il faut bien continuer à vivre, je termine mon roman, et je prépare une Anthologie de la Poésie grecque. Nobles soucis, hors de tout contact avec les temps présents (mais je continue des articles politiques, malgré ce qu’en disent les nationaux-capitalistes de JSP). Et puis, impavide, je cherche un endroit où aller en vacances cet été, car je pense qu’en attendant pire, il faut faire comme s’il devait y avoir des vacances [...]. Il cherche un endroit loin des bombes, sans être non plus à la campagne, qu'il n'aime pas. "Peut-être irons-nous à ... Vichy. Mais les Américains sont si bêtes qu’ils sont capables de bombarder Vichy [...] Alors avec des enfants, c’est assez incommode [...]". Il se refuse à aller "sous la protection de notre ministre de Monaco (je trouve bien drôle que ce soit [Paul] Creyssel !) [...]".
Vendu