Charles-Philippe d’Artois, Vergennes, La Luzerne, Castelnau et l’indépendance des États-Unis
Charles X (Versailles, 1757/1836)Lettre manuscrit adressée à Charles-Philippe d'Artois, futur Charles X, avec à la suite, réponse autographe signée de ce dernier, adressée à Charles Gravier de Vergennes, pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis :
"Le Chr de La Luzerne est employé auprès des états unis de l'amérique. Comme son remplacement etoit le seule objection que Monsieur le comte de Vergennes faisoit a Monseigneur la dernière fois qu'il eut la bonté de lui parler pour moi, j'ose le supplier très respectueusement de ne pas laisser passer cette occasion sans me donner quelque masque de bonté auprès de ce ministre qui lui rappelle les espérances qu'il m'a permis de concevoir."
La réponse de Charles-Philippe d'Artois : "Je rappelle avec plaisir à Meur de Vergennes ces différentes nouvelles et le prie de s'occuper de Meur de Castelnau, il ne peut rien faire qui me soit plus agréable."
Charles Gravier de Vergennes (1719-1787) était alors le Secrétaire d'Etat aux Affaires Étrangères de Louis XVI.
Anne-César de La Luzerne (1741-1791), que l'on songeait manifestement à remplacer, avait été nommé, en 1779, ministre en charge des États-Unis, alors en pleine guerre d'Indépendance. Il sera un important rouage dans le processus de paix : "[Le chevalier de La Luzerne] va prendre des initiatives heureuses, soutenant par un emprunt contracté sous sa propre responsabilité les besoins logistiques des troupes américaines, mais surtout, après la signature de la paix entre l'Angleterre et les États-Unis, obtenant du Congrès que la ratification du traité ne puisse intervenir qu'après celle du traité conclu avec la France." (Dictionnaire de biographies françaises, Paris, 2001, Tome XIX, p. 454).
D'Artois évoque probablement Jean-Baptiste-Géréon de Curières de Castelnau (1734-1798) qui lui fut présenté en mai 1773, marquant son entrée dans le cercle fermé de la famille royale. Un mois plus tard, Castelnau décrocha la charge de premier fauconnier du comte. Parvenu aux plus hautes sphères de Versailles, présenté au roi, familier du futur Charles X, Vergennes le nomma Premier commis du second bureau des Affaires étrangères, à Genève, en 1781 . Il fut ensuite ministre plénipotentiaire de France en Suisse, en 1783 et maréchal de camp en 1788.
Son petit frère, Antoine, le chevalier de Saint-Côme fit une carrière dans la Marine et participa à la guerre d’Indépendance américaine comme commandant d’un vaisseau de l’Amiral d’Estaing.
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