Deux intéressants manuscrits de l’Abbé Buée sur Laplace et la Révolution
Abbé Adrien-Quentin Buée (Paris, 1748/1826)Dès 1792, l'abbé Buée fit passer sous le manteau une oeuvre contre-révolutionnaire : Nouveau Dictionnaire, pour servir à l'intelligence des termes mis en vogue par la Révolution, dédié aux amis de la religion, du roi et du sens commun, qui lui valut les foudres des Jacobins ; il dut s'exiler en Angleterre.
Manuscrit consacré à ce Dictionnaire, développé en 4 points, dénonçant Laplace : «n°1. Pour entendre ce Dictionnaire, il ne suffit pas de le lire, il faut l'étudier […]. Le public ne doit pas être mis dans la confidence de ce Dictionnaire. Pour lui en ôter la connoissance, je sacrifie l'édition entière. Il ne me faut que des lecteurs capables de remplir les susdites conditions. Ce mode de publication est le seul qui convienne à des hommes unis pas l'amour de la vérité, purgé de tout autre intérêt […]. N°3. Ce nouveau dictionnaire étant dédié aux amis de la Religion, du Roi et du sens commun, l'auteur invite les amis et les ennemis du sens commun, de la Religion et du Roi, à le censurer avec une rigueur mathématique. Il demande que les objets qui peuvent fournir matière à censure, soient tellement précisés, et circonscrits avec une telle netteté, que toute réplique soit impossible. Il requiert en outre que cette censure soit purgée de toute espèce d'éloge. Cette requête s'adresse principalement à Mr le marquis de Laplace […]. N°4. Avis. Mr le marquis de Laplace est le chef invisible de la conspiration des sophistes de l'impiété dénoncée en 1797 par l'abbé Barruel, dans ses mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, tome 1er. Cette conspiration est à la veille de réussir […]. C'est sur cet ensemble seul que Mr le Mis de Laplace devra se défendre […]».
La lettre est dans le même ton : il explique ce qu'il fit à son retour d'Angleterre pour dévoiler la conjuration, en imprimant un texte qu'il fit répandre. Il mentionne l'abbé Barruel, Dubois-Bergeron, l'évêque d'Amyclée, etc.
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