Discours de Brissot de Warville suite à son expulsion du Club des Jacobins
Plaidoyer de Brissot de Warville, rédigé le 24 octobre 1792, suite à son expulsion du Club des Jacobins : "A tous les républicains de France ; sur la Société des Jacobins de Paris".
"L'intrigue m'a fait rayer de la liste des Jacobins de Paris. Je viens démasquer aux yeux de tous les républicains de France les anarchistes qui dirigent et déshonorent la société de Paris. Je dirai ce qu'ils sont, ce qu'ils méditent ; ce qu'est devenue cette fameuse société, et ce qu'elle doit être dans le nouvel ordre des choses. Il faut enfin désabuser nos frères des départements... Elle tombera, elle doit tomber, cette superstition pour la société-mère, dont quelques scélérats veulent abuser pour bouleverser la France. J'aurois gardé le silence, si ma radiation n'étoit pas enlacée à un systême général de persécution, qui doit préparer le triomphe des désorganisateurs. Trois révolutions étoient nécessaires pour sauver la France ; la première a renversé le despotisme ; la seconde anéantit la royauté ; la troisième doit abattre l'anarchie ; et c'est à cette dernière révolution que depuis le 10 août j'ai consacré ma plume et tous mes efforts ; voilà mon crime [...]".
Le journaliste Jacques-Pierre Brissot de Warville (1754-1793) fut une des chefs de file des Girondins pendant la Révolution française. Député de la Seine et de l'Eure-et-Loir à la Convention nationale, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et guillotiné.
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