Dossier sur l’affaire du piédestal de l’Obélisque de Luxor, de la place de la Concorde

Intéressant dossier sur le piédestal de l'Obélisque de Louxor de la place de la Concorde, dont la construction fut confiée à François-Prosper Guiastrennec (Landernau, 1791-1859), entrepreneur fouriériste.

Fournisseur de la Marine et de la ville de Brest, Guiastrennec exploite des carrières de granite. En mai 1834, il obtient l’adjudication du marché du piédestal de l’Obélisque de Louxor, qui doit être dressé, place de la Concorde à Paris. Les cinq pièces du piédestal sont extraites dans une carrière proche de l’Aber-Ildut, au nord-ouest de Brest, puis amenés par le Louxor, un bateau spécialement construit pour transporter l’obélisque à Paris. Embarquées le 5 septembre 1835, les pièces sont débarquées en décembre : l’obélisque est dressé le 25 octobre 1836. Mais l’affaire de l’obélisque s’avère ruineuse pour Guiastrennec, qui y a consacré quatre ans et dépensé beaucoup d’argent.

Ensemble de trois documents (2 manuscrits et une lettre d’envoi), formant la copie du dossier de réclamation en indemnisation de l'entrepreneur François-Prosper Guiastrennec. Il adressa ce dossier à un intermédiaire, afin que celui-ci intervienne auprès du ministre de l’Intérieur.

- Copie du "Mémoire explicatif de la perte que donne l’entreprise du piédestal de l’obélisque". 6 pp. ½ in-4. Détail chiffré des dépenses et recettes des travaux de ce chantier qui dura 4 ans.

- Copie de la lettre au ministre de l’Intérieur. 4 pp. in-4. Déroulement de l’historique et justification du surcoût. "Ce piédestal devait être composé de 25 blocs de granite qui sont remplacés maintenant par 5 blocs colossaux formant 5 assises superposées comme suit : […]. Dans le cours de l’exploitation de mes granites, je découvris un rocher extraordinairement beau en dimensions et en qualité, capable de fournir le dé en un seul bloc, la corniche et l’acrotère chacun en un seul bloc aussi. Je proposai alors de faire le piédestal en cinq assises d’un seul bloc chacune, ce qui constituerait un monument qui rivaliserait de beauté avec le monolithe auquel il devait servir de base […]. Les 5 blocs qui le composent ont chacun un volume extraordinaire, et, l’un d’eux, le Dé, est un colosse qui n’a son égal ni en France, ni chez aucune nation voisine de la France. Ma proposition fut vivement accueillie ; mais des travaux aussi gigantesques n’ayant jamais été entrepris, on ne pouvait apprécier ce qu’ils couteraient en sus du prix de mon premier marché […]".

- Lettre d’envoi signée par Guiastrennec ainé (1 p. in-4, découpe en haut). "[...] J'ai l'honneur de vous remettre sous le pli une copie de la pétition et du Mémoire, afin que vous soyez parfaitement au courant de ma position. je compte Monsieur, sur le succès de vos démarches [...]".