Edmond Fleg s’interroge sur le mystère de la coexistence d’Israël et de l’Église
Edmond Fleg (Genève, 1874/1963)Trois intéressantes lettres d'Edmond Fleg, évoquant son oeuvre et la culture juive.
Tout son temps a été absorbé à achever son Moïse, et il doit se rendre à la Comédie française ; il souhaiterait le voir "plus intimement, car je ne suis pas l'homme des assemblées". Il le remercie de sa sollicitation. "Je serais heureux de lire les quelques lignes que vous voulez me consacrer. Je ne pourrai les faire paraître que dans des périodiques qui ne vous plairaient sans doute pas. La réponse que vous avez reçue ne m'étonne guère. On a fait le silence complet sur ma Palestine, comme sur tous mes autres livres [...]". Dans une dernière, il répond à un article élogieux. "Que vous dire des belles pages que vous m'avez consacrées? Il faudrait en causer ensemble longtemps. Je suis si touché humainement par la sympathie spirituelle que vous me témoignez. Dois-je vous confier que mes doutes vous suggèrent, à mon sens, des espoirs injustifiés? Je ne crois pas marcher sur la voie que me tracent mes souhaits fraternels, et je sais que mon Jésus restera toujours éloigné du vôtre [...]. La coexistence d'Israël et de l'Église est pour moi comme pour vous un mystère, et si nous ne l'interprétons pas tout deux de la même façon, de sentir ensemble que ce mystère existe nous rapproche [...]".
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