Edouard Goerg reconnait qu’il ne sera jamais paysagiste.
Edouard Goerg (Sydney, 1893/1969)Edouard Goerg revient d'un périple dans le sud-ouest où il vient de visiter "la grotte ornée par nos aînés". "Ce sont de belles régions. Je trouverai des mots pour les décrire. Elles sont riches, amènes, denses, mais tout tout cela en peinture me paraît un peu quelconque. J'ai toutefois vu - pas loin d'où vous êtes - et pensant à vous - c'est curieux - un mouillot tout fait, une usine à plâtre ou chaux - ou une meunerie (mais ceci me semble une hypothèse audacieuse) sur la route de St Cyprien qui longe la rive droite de la Dordogne entre St Cyprien et Sevrac [...]. C'est un ensemble de bâtiments couverts d'une poussière ocre très rompue - avec des gris - le long d'une falaise de rochers crayeux. c'est une gamme qui m'a fait penser à vos marines - en finesses grises - et les bâtiments [...] m'ont rappelé votre goût pour les architectures très écrites. Quant à Sarlat où je suis passé - mais en me trompant de route - ce qui vous explique mon passage par St Cyprien [...]. J'en emporte aussi un souvenir insatisfait. C'est entre deux mesures. Ou c'est du panorama - à moins que pénétrant - au cours d'un séjour prolongé - le pays - on ne parvienne à le découper suffisamment pour le faire tenir en une toile. Je crois confesser que l'allure que Sarlat avec ce grand pont a une allure qui ferait certainement arrêter la voiture de Lhote - le temps de "descendre" quelques aquarelles et que la traversée de ce pays encaissé - un jour de marché - donne du plaisir. De tout ceci il faut conclure une fois de plus que je ne suis pas paysagiste, ni que je suis capable de restituer immédiatement en toiles ce que mes yeux viennent de voir. Vous n'imaginez pas le temps qu'il me faut gester [...]".
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