Fragment du manuscrit des Chemins de la liberté de Sartre

Manuscrit autographe fragmentaire de Jean-Paul Sartre, pour "Les Chemins de la liberté". Quelques ajouts et correction. Environ 40 lignes.

Très importantes variantes par rapport au texte édité.

Le passage concerne la guerre, Hitler et les fascistes, etc, et débute par ces mots :

"hauteur de son visage. Le chantonnement cessa.

"Tu sais, dit-il, que j'ai demandé à suivre le peloton."

-Toi ? - Pinette n'en croyait pas ses oreilles - Quand ça ?

-Cet hiver, à Wissenbourg.

-Mais tu ne peux pas blairer les officiers.

-Non. Je ne peux pas les blairer. Mais ça aurait tout de même mieux valu si j'avais été officier. Je les voyais de près là-bas ; le capitaine se saoulait la gueule, les deux lieutenants étaient fascistes, ça les désolait de faire la guerre à Hitler. Je me suis dit : si nous sommes commandés par des types si moches, c'est parce que les types comme moi ne font pas ce qu'ils ont à faire [...]".

Le texte paraîtra dans la revue mensuelle de Sartre Les Temps modernes (Numéros 37 à 41 - Imp. Chantenay), en 1948, puis chez Gallimard en 1949, dans La Mort dans l'âme (troisième volume des Chemins de la liberté).