Giuseppe Catrufo commente l’échec de son dernier opéra.
Giuseppe Catrufo (Naples, 1771/1851)Trois jours après la création de son opéra L'Intrigue du Château [Théâtre Feydeau, 14 juin 1823], Giuseppe Catruffo rejette la responsabilité de l'échec sur le librettiste. «Votre zèle et vos talents ont soutenu, autant qu'il pouvait l'être, le dernier ouvrage que vous avez représenté : c'est un témoignage que je me plais à vous offrir. Permettez-moi de croire que vous me rendez pareille justice, et que vous ne m'imputez pas une chute qui est due toute entière à la faiblesse du poème. La musique et la brillante exécution qui l'a fait valoir, ont longtemps conjuré l'orage ; le public en a applaudi tous les morceaux ; et cet honorable suffrage est confirmé par la plupart des journaux, dont chacun a loué quelques parties de prédilection, en sorte qu'aucun morceau de la partition n'est resté sans éloge. Je regrette, je l'avoue, que convaincu comme vous l'étiez de l'insuffisance du poème, vous ayez cru m'obliger en persistant à le mettre en scène [...]. Vous sentez combien il est cruel, après une si longue attente, de perdre en un instant, et par un tort étranger, le fruit de ses travaux et de ses veilles. C'est de vous, messieurs, que j'attends une consolation [...]». Cette consolation, Catrufo l'attends sous forme d'un engagement à produire l'un de ses deux nouveaux opéras. Le premier sera Clotaire. «Ce sera à la fois une marque de bienveillance pour moi et un acte d'équité que de mettre en répétition au plus tôt qu'il vous sera possible cette pièce, dont l'auteur est un homme de lettres distingué et déjà connu par plus d'un beau succès. Cet opéra ou celui des Rencontres, nous offrirait à vous et à moi une revanche assurée en mettant l'un des deux au théâtre [...]». [L'opéra Les Rencontres fut créé cinq ans plus tard, au Théâtre Feydeau, le 11 juin 1828 ; quant à Clotaire, on ignore s'il a été représenté].
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