Ingres & L’Apothéose de Napoléon Ier : « je suis confiné dans mon atelier où mon grand ouvrage absorbe tout mon temps »
Jean-Auguste Dominique Ingres (Montauban, 1780/1867)Belle lettre d'Ingres évoquant son "grand ouvrage", c'est à dire fort probablement « L'Apothéose de Napoléon Ier », peint pour le plafond du salon de la Paix de l'Hôtel de Ville de Paris, et terminé au début de 1854 (plafond détruit en 1871, au moment de la Commune).
"J'ai eu le regret de ne pas vous trouver hier soir lorsque je m’y suis présenté ; j’avais saisi un de mes rares moments de liberté que me laisse mon travail, pour savoir de vos nouvelles et de celles de votre chère famille, qu’il y a si longtemps que je n’ai pas vue ! mais hélas ! je ne vois plus personne je suis confiné dans mon atelier où mon grand ouvrage absorbe tout mon temps ; j’espère être rendu à la liberté et à mes amis l’année prochaine et je m’en réjouis. J’ai de vos nouvelles quelquefois, Mr Sudre m’en a données l’autre jour ; il m’a dit combien vous avez été aimable pour lui, près du Prince, dont la bienveillance à mon égard, m’a beaucoup flatté aussi. Sudre comme vous le savez est un premier talent en lythographie [sic] jusqu’ici il n’a obtenu aucune distinction particulière, j’ai plusieurs fois demandé la croix pour lui sans résultat ; je vous serais bien obligé, si vous trouviez l’occasion d’intéresser le Prince en sa faveur et d’appuyer ma demande, de votre crédit qui, je n’en doute pas, serait d’un favorable secours. J’espère cher ami, faire bientôt une plus heureuse tentative à votre porte ; croyez à ma bien sincère amitié et veuillez offrir mes hommages très affectueux à votre chère Atala […]". L'épouse de Varcollier, Pauline Marie Françoise "Atala" Stamaty, était la filleule de François-René de Chateaubriand.
Jean-Pierre Sudré (1780-1866), élève de David, il était le lithographe d'Ingres.
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