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REF: 8911

Intenses tractations pour l’élection de Louis Bréguet à l’Académie des sciences.

Hippolyte Royer-Collard (Paris, 1802/1850)
Médecin, professeur d'hygiène à la faculté de Paris, membre de l'Académie de médecine (1842), co-fondateur du Journal hebdomadaire de la médecine.

Type de document : lettres autographes signées (4) et pièces autographes (2)

Nb documents : 6 - Nb pages : 15 - Format : In-4 et in-8

Lieu : Sans

Date : 23 février-21 mars 1847

Destinataire : Une à Louis Bréguet, 2 à son épouse, 1 à Jussieu ou Libri (selon une note).

Etat : petits défaut sans gravité

Description :

Très intéressant ensemble relatif aux intenses tractations menées par Hippolyte Royer-Collard pour l'élection de Louis Bréguet à l'Académie des sciences (qui échouera finalement, Bréguet n'étant élu qu'en 1873). Dans une lettre adressée à Jussieu ou Libri, il demande sa voix et défend Bréguet contre les accusations qui lui sont faites. Deux lettres adressées à madame Bréguet sont accompagnées de la copie faite par Royer-Collard des lettres de Binet et Mérimée sur Béguet. Il fait le point sur les tractations qu'il mène en vue de son élection. "Je vous rappelle que j'ai la promesse positive de M. Valenciennes et presque celle de M. de Jussieu. On doit attaquer aujourd'hui même, de ma part, M. Duméril. J'espère aussi que nous aurons la voix de M. Andral. Vous n'oubliez pas ce que je vous ai rapporté de M. Velpeau ; il annonce les intentions les plus favorables mais on lui a insinué quelques méchancetés contre M. Bréguet, au sujet d'un certain horloger". Il lui prodigue les meilleurs conseils. "Veuillez, surtout, bien recommander à M. Bréguet d'aller voir les académiciens. Ces visites des candidats sont considérées comme une politesse nécessaire ; quand on désire être admis chez les gens, devenir leur confrère et leur collaborateur, il me semble naturel qu'on aille du moins leur montrer sa figure ; il n'y a rien là qui compromette la dignité de l'homme le plus fier. C'est d'ailleurs un usage reçu, et les académiciens, qui s'attendent à voir venir les candidats, se blessent quelquefois lorsque ceux-ci s'affranchissent de ce devoir [...]". La lettre de Mérimée laisse également augurer une issue favorable. "Je connais beaucoup M. Bréguet ; c'était un grand ami de mon père. On me dit qu'il a les plus grandes chances ; c'est l'opinion de Flourens qui, pourtant, ne me paraît pas fort disposé en sa faveur. J'irai lundi blaguer les académiciens que je connais. Libri est malade pour longtemps encore. Je parlerai à Biot, Gasparin, de Jussieu. Le père Bréguet était tellement aimé que tous les vieux seront pour le [petit-]fils, je n'en doute pas". Binet semble également très optimiste : "M. Bréguet est fort honorablement connu et très distingué parmi les artistes ; il connaît beaucoup de membres de l'académie et, parmi eux, il en est qui ont eu des relations avec son grand-père, qui appartenait à la section de mécanique. Je crois donc que si la section incline vers un artiste, ses chances deviendront bonnes [...]". Dans une longue lettre à l'intéressé, il fait un point sur ses tractations. Il le remercie de l'envoi de la notice sur ses travaux. "Le peu de démarches que j'ai pu faire dans l'intérêt de votre candidature est plus que payé par la bienveillance dont vous me témoignez ; il était tout simple que je désirâsse vivement le succès d'un homme qui honore un nom déjà si honoré, dont je n'entendais dire que du bien, et dont les amis sont mes amis. Depuis quelques jours, j'ai reçu encore de bonnes paroles. Mr Chevreul a manifesté les intentions les plus favorables. M. de Gasparin qui vous avait répondu d'une manière vague et incertaine, a dit très positivement qu'il ne donnerait jamais sa voix à un ingénieur, et il s'est exprimé sur votre compte dans les meilleurs termes. Enfin, j'ai reçu ce matin même une lettre de M. Libri [...]. Encre quelques jours de patience, et nous pourrons, j'espère, vous adresser nos félicitations [...]".

Tranches dorées.

Vendu