Intéressante lettre et copie d’époque du testament de Winslow
Jacques-Bénigne Winslow (Odense (Danemark) , 1669/1760)Ensemble de deux documents : une lettre de Winslow adressée au Dr de Blary, à Cambray et une très intéressante copie manuscrite d'époque de son testament.
-"[...] Je vous promets que j'auray soin de vous menager au moins deux bonnes préparations de ce qui regarde le fetus en particulier. Nous n'avons pas encore commencé nos cours universels : il y a peu d'étrangers ; et je suis du sentiment que par rapport à l'honneur de la profession, il faut suivre la maxime : aut Caesar, aut nihil [ou Empereur, ou rien]. Il vient ici trois messieurs pour la dissection, savoir deux Allemands et un Hongrois, lequel n'entend pas le francois, de sorte qu'il faut que l'instruise en latin, et en allemand [...]. Monsieur Duvernay [Duvernoy, professeur d'anatomie et de chirurgie au Jardin du roi] commence aujourd'hui son cours publique [sic] d'anatomie : il se prépare à faire des merveilles, et il le fera aussi, suivant ce qu'il m'a appris lui meme, principalement hier, que j'eus l'honneur de diner avec lui. Plura in posterum. Je vis avant-hier monsieur de Jussieu [...]. Monsieur de St Claire a fait un petit parti de renouveler anatomique avec moi [...]."
-Copie manuscrite d'époque du testament que Winslow dicta le 25 octobre 1751. Ancien luthérien converti au catholicisme par Bossuet (qui le protégea et lui donna ses propres prénoms), il exprime ici un total dévouement à la religion catholique : "[...] Je veux mourrir dans la parfaite soumission à l'Église Catholique Apostolique, Romaine, et dans la vraie obéissance jurée au Souverrain Pontif Romain, Vicaire de mon sauveur en anathématisant tout ce qui y est contraire, et en particulier l'appel au future [sic] concile général de la constitution Unigenitus en 1718, par un décret de la Faculté de médecine de Paris, lequel depuis reste encore en son entier dans ses registres, et pour lequel j'ai plusieurs fois ouvertement marqué mon aversion en tout [...]. Ce même motif d'obéissance aux décrets de l'église [...] m'oblige à marquer [...] mon aversion pour tout ce qui pourra trouver de favorable au système de Copernic employé par manière d'assertion comme dogme positif contre l'immobilité de la terre [...] et non pour expliquer les mouvemens célestes comme par hypothèse [...]". Il cite le procès de Galilée, Geoffroy, Guyot, Bergier, etc. Il détaille ensuite ses dispositions concernant la cérémonie de son enterrement, le partage de ses biens pour maintenir la paix entre ses enfants, le don de ses livres de sciences, médecine, géographie, etc.
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