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Jacques Mesrine croit en son étoile, dirige son destin et pense, à demi-mot, à sa future évasion

Jacques Mesrine (Clichy-la-Garenne, 1936/1979)
Célèbre criminel français. Qualifié d'ennemi public numéro un, il opéra de nombreux braquages médiatisés et reste célèbre pour ses nombreuses évasions.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-4

Lieu : Prison de Fleury-Merogis

Date : 30 octobre 1976

Destinataire : à Jeanne Schneider, sa compagne

Etat : Bon

Description :

Très belle lettre de Jacques Mesrine écrite au moment où sa compagne, Jeanne Schneider, vient d'être libérée. Il évoque son destin et, à demi-mots, sa future évasion.

"Nanou d'amour. Bonsoir mon Ange. Comment va ma MLF ? et cette liberté par trop dure ? Je sais mon ange, les premiers jours doivent être difficiles... mais si tu as eu le courage de supporter ta détention tu feras un petit effort pour accepter ta liberté (sic). J'ai eu parloir avec Sabrina, mais peu de temps, car je ne l'ai vue qu'à 12h30 [...]. Sa première phrase en apprenant que tu étais libre a été : "Je veux voir Janine", elle en avait presque les larmes aux yeux. Je lui ai donné l'adresse des "Érables", je ne sais pas si tu l'as vue! Ce soir visite de Malimbaum, mais seulement 10 minutes car elle est venue très tard [...]. D'après ce que j'ai compris, tu n'as pas pris ton travail le jour même. C'est déjà quelque chose de mieux. J'attends notre parloir avec impatience. A midi j'ai reçu ta dernière lettre et ta première impression en apprenant ta liberté...  Quel dommage ! Je ne connaîtrai jamais cette chose là... moi qui pars toujours par la fenêtre et jamais par la porte (sic)... tout au moins je l'espère, car je ne me vois pas sortir à 60 berges... autant crever ! mais je crois en mon étoile... je dirige un peu mon destin en l'aidant un peu (sic). Pour l'instant je suis un homme patient. J'attends de connaître l'addition ! mais si elle correspond au repas ! je n'aurai pas besoin des 15% de service pour finir ma vie en taule. Tout cela me fait un peu sourire. Car je connais les risques de mon "métier" rien à dire à la règle du jeu. L'injustice, c'était toi en taule... moi ce n'est que justice (comique... au moment où j'écrivais cela mon stylo tombe en panne... comme pour refuser d'écrire le mot "justice")... encore un stylo réactionnaire (sic). Je ne sais pas si tu as vu la puce. Si oui, comment la trouves-tu? au parloir elle a été adorable avec moi... la leçon a payé [...]". Il lui donne des consignes pour s'occuper de son perroquet "voyou". "J'ai et j'aurai toujours une confiance totale en toi, car je te connais. Je ne suis pas homme à poser des questions... n'y à s'en poser. Je t'adore... le reste n'a pas d'importance. Ton vieux voyou pose de doux bécots sur tout ce qui est toi. A demain, mon ange". Signée "El Viejo".

1500,00

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