Le prince d’Arenberg salue la percée de l’expédition de Casimir Maistre au Congo
Auguste d'Arenberg (Paris, 1837/1924)Intéressante lettre du président du Comité de l'Afrique Française, le prince Auguste d'Arenberg.
"L'expédition Maistre a pu, réalisant une partie du plan de l'infortuné Campel, pousser plus avant notre colonie du Congo et couper définitivement du lac Tchad la colonie allemande du Cameroun ; cet heureux succès a encouragé le Comité de l'Afrique Française à poursuivre son oeuvre et à continuer l'envoi de missions dans les parties inexplorées de notre domaine colonial africain.
Le patriotisme du public et des corps constitués a déjà fait beaucoup pour le Comité de l'Afrique Française ; nous espérons qu'il fera davantage encore et nous lui adressons pour l'avenir de nos entreprises un pressant appel : chaque Français, on peut le dire, est intéressé à notre succès, car l'expansion colonial de notre pays, est pour frayer la voie à son expansion commerciale et à la création de nouveaux débouchés [...]". Il demande à ce que le Conseil général du Pas-de-Calais contribue à cette oeuvre en envoyant uns souscription.
[À la suite du massacre de la mission Crampel, le Comité de l'Afrique française confie à Casimir Maistre, qui n’a que 22 ans, le commandement d'une expédition en Oubangui destinée à renforcer la mission Dybowski. Après une longue préparation, il embarque à Bordeaux le 10 janvier 1892 et arrive à Brazzaville où il rencontre Dybowski, malade, que l'on rapatrie sur la France. Casimir Maistre le remplace alors à la tête de la mission et recrute également Ferdinand de Béhagle, Clozel et Albert Bonnel de Mézières. Il remonte les fleuves Congo et Oubangui et arrive aux premiers jours de juin au poste de Bangui. Le 29 juin, l'expédition, qui comprend cinq Européens, quitte le poste de la Kémo et s'engage dans les régions inexplorées. Elle parcourt ainsi plus de 5000 kilomètres, du bassin du Congo au Soudan. Maistre peut constater que les deux fleuves du Chari et du Logone, navigables en toute saison, sont les principales voies d'accès vers le Soudan et le lac Tchad. Grâce aux traités conclus avec les chefs indigènes, il établit l'influence française dans les pays compris entre le Baguirmi, l'Oubangui et l'Adamaoua.]
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