Les échevins de Rouen tentent de faire face à la disette, au début du XVIe

Très intéressante et pathétique lettre des échevins de Rouen, ville en proie à la disette, demandant à pouvoir acheter des grains sur la place de Paris ou bien en Beauce. "Monseigneur si humblement que faire le pouvons a v(re) bonne grace nous recommandons. Monseigneur, nous estimons que soyez bien adverty de la très grande neccessité et indigence de blez qui est de p(nt) en ceste ville en manière qu'il n'est mémoire des vivans de y avoir veu telle neccessité et s'il n'y est pourveu de bref, veu que la ville est fort populeuse comme congnoissez, nous doubtons beaucoup la totalle destruction de la ville.
A ceste cause avons envoyé devers le Roy pour escripre à Messrs de Parlement à Paris, prévost et eschevins dud. lieu à ce qu'il leur plaise nous aider et subvenir de leurs blez et grains, mesmes nous permectre en prendre et avoir en la Beausse, jouxte le congié et octroy du Roy. Monseigneur pour ce que avons tousiours veu et congnu que avez en bonne recommandacion la ville et habitans d'icelle, nous avons donné charge à ces p(ns) porteurs vous p(nter) lesd. lettres à nosd. Srs de Parlement. Si vous supplions très humblement nous aider et subvenir aud. affaire en manière que puiss(i)ons avoir lesd. grains que congnoissons estre en très bonne quantité et nombre aud. lieu de Paris et oultre leur provision en actendant les futurs. Et en ce faisant nous obligerez à perpétuellement [[prier]] vous rendre graces, ce que ferons et acomplirons de tout n(re) po(u)voir à l'aide du Créateur auquel nous supplions vous donner très bonne vie et longue. De Rouen ce viij e jour de may. Vos humbles serviteurs bourgoys, conseillers de la ville de Rouen".