Les Français saisissent la Pierre de la Constitution espagnole.
Edwin Bonaventure Bosquillon de Frescheville (Cambrai, 1780/1830)Lettres du colonel Bosquillon de Frescheville, relatives à l'intervention française durant la guerre carliste. Stationné dans Bayonne avec son régiment, il attend les ordres pour intervenir en Espagne, donne des nouvelles des bataillons qui sont intervenus sur la Bidassoa «au son de la musique et au cri de Vive la Constitution», évoque les inquiétudes de l'armée ; «on pense aussi que les discours des ministres d'Angleterre ne fassent changer de système au Roi, et qui, je pense, pourrait perdre la monarchie, la légitimité, le trône et la France [...]». Le ministre de la Guerre est arrivé à Bayonne avec Son Altesse Royale ; «On a rendu au Prince tous les honneurs dus à son rang ; aujourd'hui il a reçu les visites de corps. On parle d'entrer le 5 ou le 6 avril en Espagne. On a arrêté cette nuit quelques individus [...]». De retour à Brest, il raconte son périple en Espagne : nommé colonel par «son Altesse Royale le général en chef, le 21 août», il quitte San Sebastian. «Le 27 et le 28 septembre, nous avions l'espoir de nous signaler, mon régiment était désigné pour faire la tête de la colonne qui devait attaquer l'île de Léon [...] quand le 29 la lettre du Roi d'Espagne nous ravit cette espérance. N'ayant rien de mieux à faire à notre entrée dans l'île de Léon, j'ai recueilli les bronzes de la Pierre de la Constitution que les sapeurs de mon régiment abattirent. Cette Pierre était la Mère-pierre de la Révolution d'Espagne, c'est sous elle que les complots les plus noirs avaient été tramés et que les serments les plus odieux avaient été prêtés [...]».
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