Louise Weiss frappée par la mort de son ami.
Louise Weiss (Arras, 1893/1983)Après la mort de son ami Philippe [très vraisemblablement Philippe Millet, directeur politique de l'Europe Nouvelle ], elle évoque le chagrin d'Ariane. «La mort de Philippe a été, pour elle, une grande peine et, pour son journal, une vraie perte. Quatre ans de collaboration quotidienne, d'amitié d'esprit, de fraternité de coeur, d'expériences politiques communes - jamais un mot qui ne fût parfait, un geste qui ne fût loyal : toute cette construction de vie ordinaire anéantie en l'espace de deux jours. Je n'ai pas vu venir cette mort. Le lundi, nous buvions ensemble un thé bouillant dans l'intimité de son cabinet de travail. Le mardi, coup de téléphone : «J'ai la migraine. Occupez-vous de l'éditorial». Le mercredi, en rentrant de dîner en ville, une fiche sur mon bureau : «allez rue Christophe-Colomb [...]. Le cadavre n'était pas encore froid».
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