Magnifique lettre de Colette à Marguerite Moreno sur les jardins de Varetz.
Colette (Saint-Sauveur-en-Puisaye, 1873/1953)Magnifique lettre écrite du château de Castel-Novel, où elle vécut jusqu'en 1923 et où aujourd'hui a été façonné un parc floral à sa mémoire et au goût qu'elle entretenait pour les jardins, baptisé "Les Jardins de Colette". "Ma chère âme, je reviens mardi, et bien aise de te revoir, sinon de revenir. Car, si j'ai mis un peu de temps à reprendre goût à tout, je suis en ce moment pareille au tonnerre de Dieu, pieds nus dans les espadrilles, crottée, les mains et les ongles immondes, pleine de nourriture et de roses. Les roses, il faudrait que tu les visses! Jamais je ne les avais vues en leur beau mois. L'abondance est prodigieuse, mais aussi la variété. Nous avons des rosiers de concours, figure-toi. Tu les aimerais. Car les végétaux, et leurs fleurs, ont presque toujours une influence pacificatrice. Il me semble sentir que tu vas bien. Grâces soient rendues à ton Vépenthès! Et je me figure que tu as un appartement, auquel il va falloir que je donne tous mes soins. Que penses-tu du Prix Flaubert? C'est une de ces cacades qui nous réjouissent, toi et moi. On n'oubliera pas cette grande figure littéraire, M. Robichon de La Guérinière! [qui avait obtenu ce prix qui récompense les écrivains normands, en mai 1923]. Bon dieu de bois, voici un jardinier de 18 ans qui prend le courrier, car il va le chercher à la poste, tu comprends ce charabia. Ton fidèle Bertrand te baise les mains. Mais la plus fidèle, c'est tout de même ta Colette [...]".
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