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Passionnante lettre d’Edmond Becquerel sur les travaux scientifiques de son père, Antoine-César Becquerel

Edmond Becquerel (Paris, 1820/1891)
Fils du physicien Antoine Becquerel et père d'Henri Becquerel, découvreur de la radioactivité. Chaire de Physique Appliquée aux sciences naturelles du Muséum, de 1878 à 1891.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-folio

Lieu : Sans

Date : 20 janvier 1878

Destinataire : "mon cher confrère"

Etat : Bon, quelques minimes effrangures.

Description :

Longue et passionnante lettre (brouillon) d'Edmond Becquerel consacrée aux travaux scientifiques de son père, Antoine-César Becquerel, décédé deux jours plus tôt, le 18 janvier 1878. Nombreuses ratures, corrections et ajouts.

« Hier, j'étais tellement souffrant que je n'ai pu vous donner les renseignements relatifs au muséum et qui concernent l'enseignement de mon père ; je vous transmets à la hâte ce matin quelques détails qui pourront peut-être vous servir. Mon père a fondé au muséum un enseignement tout à fait nouveau et qui n'existe nulle part et tout à fait différent des cours de physiologie proprement dits : la physique y est envisagée d'une manière générale et étudiée spécialement dans toutes les parties qui intéressent l'histoire naturelle […].

Dans le cours de ses recherches, en 1866, il fut conduit à la découverte si curieuse des effets qu'il a nommés effets électro-capillaires, et qui résulte de l'action chimique exercée entre 2 liquides séparés par une cloison perméable. Il suivit avec une sagacité vraiment remarquable, et une activité juvénile, le développement de cette idée simple et montra comment les effets de ce genre intervenaient dans la nature, non seulement dans les animaux et les végétaux, mais encore entre les différentes roches et couches de terrains inégalement imbibées d'eau contenant plus ou moins de substances en dissolution [...].

Il a montré dans ses différents travaux une hauteur de vue vraiment remarquable. Car dès l'origine de ses recherches sur l'électricité, qui l'ont occupé une partie de sa vie, il a développé cette idée de l'unité d'origine de la chaleur de la lumière et de l'électricité, et que ces forces naturelles pouvaient se transformer l'une dans l'autre. Il a fait voir comment par le dégagement de l'électricité, il fallait un travail moléculaire soit mécanique (pression frottement) soit physique (chaleur...) soit chimique. Actuellement ces idées paraissent toutes naturelles mais à l'époque où il les présenta il n'en était pas de même. Certainement il avait le génie créateur car dans ses derniers travaux comme dans ses premiers, il y a eu autant de nouveauté et d'originalité. Dès 1829, il découvrit les principes des piles à deux liquides dites à courant constant et ce fut un des principaux titres que Gay-Lussac fit valoir à son entrée à l'Académie [...]. Ce qui  ressort surtout de son séjour au Muséum, c'est qu'il a fait de l'enseignement de la physique appliquée à l'histoire naturelle un enseignement tout à fait spécial et nouveau et qui, dans son ensemble (et à ma connaissance) n'existe nulle part [...] ».

1800,00

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