Petrus Perlet, peintre mélancolique.
Petrus Perlet (Lyon, 1804/1843)Le peintre Petrus Perlet raconte sa vie errante et sa santé vacillante. Il évoque son séjour à Mâcon, des nouvelles familiales et sa vieillesse qu'il n'entrevoit pas tant sa santé est fragile [il décédera à 39 ans]. «[...] car lorsque je m'abandonnais à des prévisions de vieillesse, je pensais que ce serait elle qui m'aiderait à vivre cette triste vie. Au surplus, je ne sais pourquoi je ferais des projets pour mes vieilles années car ce malencontreux curé pour qui je travaille ici, dès qu'il m'a vu, et depuis toutes les fois qu'il m'a parlé, n'a jamais manqué de me dire que je paraissais bien malade. Quand je veux rappeler de ce jugement, il me dit d'un air de compassion qu'on voit bien que j'ai une très mauvaise poitrine et quand j'ai l'air incrédule, il hoche la tête d'une manière qui semble me dire, vous êtes plus malade que vous ne croyez [...]». Il raconte son escapade à Saint-Etienne pour y faire un portrait et ses promenades en bord de Loire. «Cette vie de nomade ne me plait pas du tout et pourtant je suis obligé de retourner à St Etienne pour y faire quelques portraits : Dieu sait si je vais m'y ennuyer, mon ami n'y sera plus, et il n'y a pas, je crois, de ville plus triste que celle-là [...]». Dans un dernier post scriptum, il écrit : «Je vous avais écrit de St Etienne une lettre selon mon coeur, c'est à dire toute triste, dans un accès de mélancolie. Je ne vous l'ai pas envoyée».
240,00€