Ramond de Carbonnières enrichit une découverte de Guyton de Morveau
Louis Ramond de Carbonnières (Strasbourg, 1755/1827)Belle lettre de Louis Ramond de Carbonnières adressée au chimiste Louis-Bertrand Guyton de Morveau, relative à ses découvertes suite aux fumigations réalisées dans l'Hôtel Dieu, à Clermont-Ferrand.
"Vos fumigations d'acide muriatique oxygéné paraissent avoir une utilité secondaire dont je ne sais si d'autres que nous se sont aperçus. Je les ai naturalisées, comme vous le pensée [sic] bien, dans le vaste hôtel Dieu de la ville de Clermont où elle ont rendu les services accoutumés, mais ce n'est pas tout de ces services : ces fumigations longtems répétées ont produit un effet entièrement inattendu : elles ont purgé de punaises les salles qui en étaient infectées.
Cet effet, une fois reconnu, est si facile à expliquer, que l'on s'étonne de ne l'avoir pas prévu. Mais il est aisé de concevoir qu'on ne l'obtiendrait pas sans répéter plusieurs fois les fumigations, car elles peuvent tuer les punaises développées sans agir sur les oeufs et sur les larves. C'est ainsi que dans les collections d'histoire naturelle on est obligé de répéter à plusieurs époques les fumigations d'acide sulfureux [...] au fur et à mesure que les larves passent à l'état d'insecte parfait. Quoi qu'il en soit, vous me saurez peut être gré d'avoir indiqué à vos observations et à vos expériences, un usage de fumigations qui peut devenir très important [...]". Il souhaite étendre l'expérience jusqu'aux appartements "le désir que j'ai de voir une nouvelle application de votre importante découverte, en étendre l'usage de plus en plus [...]".
Louis-Bernard Guyton de Morveau, ou Guyton-Morveau (1737-1816), chimiste et homme politique, était membre de l’Académie des Sciences de Paris et de l'Institut. Il fut à l'origine d'une importante découverte relative à la désinfection de l'air. Il a prouvé que les vapeurs produites par le mélange du muriate de soude à l’acide muriatique oxygéné tuaient immédiatement les odeurs pathogènes. Il rédigea divers ouvrages relatifs à cette avancée : Traité des moyens de désinfecter l’air, de prévenir la contagion et d’en arrêter les progrès (Paris,Bernard, 1801) et Nouveau moyen de purifier absolument et en très-peu de temps une masse d’air infectée (Dijon, 1773).
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