Relation de l’entrée du Roi et de la reine de Sardaigne à Thonon en 1824.
Très intéressante correspondance d'un notable de Thonon, André Charles, à son fils, qui forme une véritable chronique, comprenant de nombreux détails sur les événements historiques de l'Empire et de la Restauration à Thonon et dans le Chablais. Citons le début de la longue lettre du 18 août 1824. "Le 11 du courant, leurs majestés le Roi et la Reine de Sardaigne et la Duchesse de Chablais sont arrivés à Thonon entre 8 et 9 h du soir. 40 volontaires, sous l'uniforme brillant de lanciers polonais et bien montés, étaient allé à leur rencontre. Un arc de triomphe avait été dressé à l'entrée de la ville où elles ont été reçues et complimentées par les syndic et conseil, entourés de plusieurs groupes de jeunes dames et demoiselles en robe blanche et ceinture bleue, qui leur ont présenté des fleurs et chanté des couplets analogues à la circonstance. Une nombreuse garde urbaine formait la haie, le carillon des cloches, l'artillerie qu'on s'était procuré et 40 musiciens joints aux acclamations répétées de Vive le Roi, Vive la Reine, Vive la Duchesse de Chablais, par une population composée des syndics et des principaux habitants de la province et accrue par des Genevois, Vaudois et Valaisiens en grand nombre, donnaient à notre petite ville un ton très intéressant. Toutes les maisons décorées de nombre de drapeaux aux couleurs de Savoie, de guirlandes, de verdures et de fleurs autour des croisées, des guirlandes transversales auxquelles étaient suspendues des couronnes de divers genres, et principalement la Royale, toutes élégamment montées, des transparents ingénieux et nombre de devises exprimaient la joie publique ; l'illumination était générale, la fenêtre la plus étroite n'avait pas moins de 8 lampions, et quelques maisons en avaient plus de 600. Un concert et un brillant feu d'artifice ont fini la soirée. Le lendemain 12, les Augustes voyageurs en allant dîner à Evian escortés par les lanciers, se sont arrêtés à la fontaine d'Amphior où la Duchesse avait été boire les eaux pendant 3 ou 4 ans avant la Révolution [...]. De retour à Thonon, sur les 4 heures, leur M. et Al. ont vu des croisées de leur Palais dominant sur le lac, un simulacre de combat naval exécuté par 3 divers pavillons turcs et sardes, avec une nombreuse artillerie, les Turcs ayant été démâtés et une barque demi-incendiée se sont rendus prisonniers [...]. Le lendemain 13 au matin, il y a eu audience et salon [...]".
Sont jointes 3 autres lettres.
Vendu