Un anonyme dénonce le traitement infligés aux chrétiens d’Orient par les Turcs, en 1912
Longue lettre (plus de 14 pages), anonyme, signée "Un Héllène", témoignant des tensions entre Grecs et Turcs, chrétiens et musulmans dans les Balkans, au moment de la signature de la paix italo-turque qui entraina la mobilisation des troupes turques à Andrinople obligeant les Grecs à se placer sur la défensive (octobre 1912).
L'auteur, "né en Orient et l'ayant passionnément étudié" s'inquiète de l'aveuglement des pays occidentaux face à la menace musulmane, dénonce la situation des chrétiens d'Orient, réduits à l'état de serfs "rançonnés à merci et à volonté" par "la grande majorité des Turcs". Par ce texte qu'il transmet à Henri Rochefort, il espère faire ouvrir les yeux de l'Europe face aux réelles intentions des Turcs et raconte en détail la manière dont les chrétiens sont traités, concluant : "Dites également à vos politiciens français, anglais et italiens, qu'ils se trompent étrangement s'ils croient que le triomphe des Turcs assurera la domination de la France, de l'Angleterre et de l'Italie sur leurs sujets musulmans, par reconnaissance. Ah ! comme vous les connaissez mal ! Vous vous trompez toujours vous autres Occidentaux, en jugeant les Orientaux et les Extrême-Orientaux d'après vous-mêmes, d'après vos Constitutions, votre mentalité, votre logique. Le musulman, tant qu'il est musulman, ne reconnaît que la force seulement. Il dédaigne et méprise toujours et malgré tout, le chrétien. Chaque vendredi, dans toutes les mosquées du monde, l'imam lance l'anathème sur les kiafirs (impies) et les ghiaours (chrétiens) et tous les fidèles répondent : "O Allah, fais que sa femme devienne veuve, que ses enfants deviennent orphelins, et donne nous la possession de ses biens […]".
Joint une L.A.S. d'Henri Rochefort, transmettant ce texte pour qu'il fasse l'objet d'une conférence. 4 novembre 1912. 1 p. in-8.
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