Charles Maurras s’adresse au président de la République.

Brouillon d'une longue lettre de Charles Maurras au président de la République, écrite quelques jours après le déclenchement des hostilités. Plaidoyer en faveur de son collaborateur et ami Robert de Boisfleury (1870/1940) «qui n'a pas une goutte de sang qui ne coule de la plus pure source militaire» et qui demande à servir la France en dépit de sa mise en réforme «pour avoir attaqué dans notre Action française le ministre de la Guerre d'alors, lors du transfert au Panthéon de l'auteur de la Débâcle [Zola]. [...] Mais dans le cas de Robert de Boisfleury, à quoi rime l'argument juridique ? On ne va pas utiliser contre les églises cette épée qu'il veut déposer après la campagne. Et ce soldat-né, homme de toutes les disciplines, magnifique serviteur de tous les devoirs, ne saurait faire craindre un murmure ou un soupir de mécontentement devant l'ennemi ! Le refus dont il est menacé signifierait tout simplement que, pour des raisons extérieures au pur intérêt militaire, dans cette crise nationale, un homme capable de mener les autres aux combats est rebuté sous le prétexte qu'il n'est pas en règle avec le droit écrit ! [...]».