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REF: 3331

Difficiles négociations avec la Hollande.

Charles Jean Baptiste Fleuriau, comte de Morville (Paris, 1686/1732)
Ministre de la Marine (1722), puis ministre des Affaires étrangères. Membre de l'Académie française (1723).
Louis XV (Versailles, 1710/1774)
Roi de France (1715-1774).

Type de document : lettres signées

Nb documents : 2 - Nb pages : 8 - Format : In-folio

Lieu : Marly et Versailles

Date : janvier-mai 1726

Destinataire : Gabriel Jacques de Salignac, marquis de La Mothe-Fénelon (1688 / 1746), diplomate et homme de guerre, ambassadeur en Hollande.

Etat : Déreliées. Première page de la seconde lettre tachée.

Description :

Pour ruiner le commerce hollandais, la cour de Vienne décide de fonder une compagnie à Ostende. Louis XV et son gouvernement soutiennent les intérêts de la Hollande. Fénelon, alors ambassadeur à La Haye, reçoit des directives pour rétablir de bons rapports avec la République batave, pays d'une grande richesse, « Toison d'or mis à la garde de l'agneau », comme il l'écrit à Morville. Mais le rapprochement de l'Espagne et de l'Autriche, survenu à la suite du renvoi de la Cour de France de la fille de Philippe V, fiancée à Louis XV, inquiète les Hollandais. Fénelon est chargé de leur proposer d'adhérer au traité conclu, quelques mois plus tôt, entre la France, l'Angleterre et la Prusse, instituant une ligue du Hanovre. En dépit de propositions très avantageuses, les négociateurs hollandais se montrent particulièrement exigeants. Fénelon reçoit de nouvelles instructions de la Cour de France.
« Je vois, par le compte que vous me rendez de vos trois conférences, que vous avez porté les choses aussy loin qu'il a été possible et que vous n'avez rien négligé pour surmonter les obstacles que vous avez rencontré tant sur l'art. des Algériens proposé par les Hollandois que sur celuy que je vous avois envoyé le 13 janvier dernier concernant la garantie des traités de Westphalie et d'Oliva ». Mais « désirant véritablement de ménager la délicatesse des principaux ministres de la République, même lorsque je prends en faveur de cet état les engagemens les plus étendus », Louis XV accepte le retrait de cet article. Il commente les propositions faites par Fénelon, en particulier sur le commerce d'Ostende, lui ordonne de signer certains articles, et fait quelques rectifications sur les termes diplomatiques qu'il convient d'employer. « Il vous est aisé de juger que lorsque je porte aussy loin les effets de ma condescendance et de mon affection pour la République de Hollande, il ne doit point être question des autres articles contenus dans le mémoire cotté 2 que vous aviez joint à votre dépêche, auxquels je ne pourrois effectivement point consentir par les raisons que je vous ay expliquées plusieurs fois. Je compte même, par ce que vous marquez, en dernier lieu et par plusieurs autres circonstances, que les ministres de la Rép. de Hollande n'insisteront plus sur cet art., et qu'ils se presseront de conclure une négociation qui dure déjà depuis trop de tems. Si cependant il falloit encore pour terminer sans aucun retardement promettre que j'employerois mes offices et mes instances pour porter les gouvernements de Maroc et d'Alger au rétablissement de la paix avec la République de Hollande, vous pourriez en dresser et en signer conjointement avec le s. Finch un article, pourveu qu'il ne portât absolument que le simple engagement des bons offices et rien de plus. Mais c'est un point sur lequel vous ne devez vous ouvrir qu'à la dernière extrémité, et seulement dans le cas que cela fut absolument nécessaire pour finir [...] ». Il l'invite à hâter les négociations et convoquer une conférence pour ratifier le traité

Quelques semaines plus tard (8 août 1726), sous la pression des circonstances et, désireuse de s'associer aux puissances maritimes de l'Europe, la Hollande ratifie son adhésion au traité d'Herrenhausen.

Provenance : collection Sir Thomas Phillipps. Lettres signées Louis XV (secrétaires de la main), contresignée par Charles Jean Baptiste Fleuriau de Morville.

Vendu