François Servien dénonce des exactions.
François Servien (Grenoble, 1598/1659)Lettre de François Servien à Urbain de Maillé, Marquis de Brézé, gouverneur de l'Anjou en faveur de son frère Abel Servien, dont les biens sont exposés au pillage des gens de guerre et particulièrement aux exactions de Sieur de la Grize, en Anjou [tombé en disgrâce auprès de Richelieu qui le soupçonne d'avoir perçu des pots de vin, Abel Servien fut exilé à Sablé, en Anjou, en 1636]. «J'avoüe de n'avoir pas de parolles pour vous remercier assés dignement des bontés que vous avés pour Mr Servien. Je ne puis néamoins que vous en rendre mes très humbles actions de grâces comme je faits du meilleur de mon coeur : J'ay rendu, Monseigneur, en main propre à Monsr. Le Tellier les informations qu'il vous a plu m'adresser. Il m'a promis d'en fère fère très bonne justice. Il n'a jamais eu la pensée, à ce qu'il m'a assuré, d'exempter les gentz de guerre de prendre l'attache de Messieurs les Gouverneurs. Au contrère il les en charge touts; et pour ce qui est des intendants il ne s'adresse à eulx que pour le soin de l'estape affin qu'ils y donnent ordre. Je m'asseure qu'il ne manquera pas de vous asseurer de la mesme chose. Je vois bien, Monseigneur, que sans une protection aussy puissante que la vostre, que les terres de Mr Servien seroient entièrement exposées aux voleries et aux insolences des gentz de guerre. Je vous en demande, si vous plaît, la continuation avec touttes les instances qui me sont possibles, non pas seulement contre eulx mais contre Mr de la Grise qui a despuis peu renouvellé ses violences dans ses terre; Monsr Auvril aura l'honneur de vous les fère sçavoir; je vous demande, Monseigneur, qu'il vous plaise d'interposer vostre autorité envers Monsr. le Prévost affin qu'il se transporte sur les lieux pour informer des excès qu'il y a faits. J'ay asseurance de son m*** qu'il nous en fera fère très bonne justice. Ce seroit une chose bien estrange si mon frère servant l'Estat et ayant ses terres dans vostre gouvernement, sous vostre protection qu'il a ressentie toujours si efficace, Mr de la Grise demeuroit impuny de ses excès. J'ose espérer, Monseigneur, que vous nous tendrés les mains pour nous en fère avoir raison puisque vous ne sçairiés accorder cette grâce à personne du monde qui soit plus acquise à vostre service que mon frère, qui se promette plus de l'honneur de vos bonnes grâces et qui fasse un plus assuré capital de vostre protection. Je puis vous assurer, Monseigneur, en toutte vérité, que je luy ay ouy dire très souvent qu'il n'auroit jamais songé à s'establir dans l'Anjou sans ses trois choses. Je vous demande très humblement pardon si je vous importune si longuement [...]». Transcription jointe.
Vendu