Jules Quicherat rectifie l’histoire d’Hirtius.
Jules Quicherat (Paris, 1814/1882)Quicherat approuve la thèse de son correspondant, sauf sur un point : Hirtius n'aurait pas été témoin de la dernière guerre des Gaules. «Cela est peu vraisemblable. Du moment que, parlant de trois guerres, il dit qu'il n'a pas assisté à deux d'entre elles, et n'en dit pas autant de la 3me, c'est qu'il a assisté à celle-ci. Il me semble que la réserve que vous faites ensuite devait vous suffir : à savoir qu'il a pu faire la guerre des Gaules sans être à Uxellodunum. Maintenant, je vous dirai que mon sentiment à moi, c'est qu'il y était ; et les inexactitudes de sa topographie ne m'étonnent pas du tout. Dans les états-major de l'antiquité, on ne s'amusait pas à dresser la carte des lieux où l'on opérait ; leur physionomie n'était rendue qu'à grands traits dans les récits que l'on faisait plus tard. Rappelez-vous ce que laisse à désirer la description d'Alesia. Si le général en chef qui avait dirigé les opérations et fait l'étude attentive du terrain s'en tirait avec ce sans façon, que doit-on attendre d'un officier secondaire qui peut-être n'a jamais quité le poste où on l'a mis dès le premier jour ? Hirtius savait que les reconnaissances avaient constaté une ceinture d'eau autour de la montagne ; il l'a dit, en attribuant à une seule rivière ce qui était le fait de deux : il s'est trompé, voilà tout, et les ergoteurs n'ont plus rien à dire du moment que son erreur est démontrée par des témoignages aussi positifs que ceux que vous avez recueillis [...]». Il lui conseille de ne pas mettre son mémoire en circulation pour le moment. [Quicherat a publié, de 1857 à 1865, toute une série d'étude sur Alesia et sa localisation, dont L'Alésia de César rendue à la Franche-Comté].
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