La poétesse québecoise Simone Routier débarque à Paris.
Simone Routier (Québec, 1901/1987)La poétesse québécoise Simone Routier se rend à Paris pour prendre ses nouvelles fonctions de journaliste. «Voici votre blond flocon de neige un peu en peine». Ayant entendu dire que le Jean-Bart, sur lequel elle devait embarquer «offrait plutôt une nourriture de domestique», elle a finalement changé sa réservation. Elle s'inquiète de l'appartement que lui a loué Gaston Picard à Paris. «Le bon vieux docteur Grondin écrit aux miens que Montparnasse n'est pas un quartier convenable pour nous, et j'ai peur que vous m'ayiez négligée de ce choix malavisé. D'ailleurs le tort ne sera pas de longue durée, si tort il y a, puisque, si l'endroit n'est pas ce qu'il nous faut, j'ai chargé une amie de voir à autre chose. Il semble encore assez difficile de trouver - sans se ruiner du coup - avec chauffage central, l'eau chaude et froide dans la chambre [...]. Si ce n'est abuser de votre cordialité, j'aurai un million de conseils à vous demander ; je serai à Paris correspondante de "l'Evénement" (plus vieux quotidien du Canada) pour tout ce qui concerne les Canadiens, et je n'entends rien au journalisme. Mais si cela doit me donner trop de mal, "je n'y suis pas mariée" comme le dit mon père... ce héro au sourire si doux [...]». [Elle y restera finalement jusqu'en 1940]. Durant la guerre, elle expédie des colis contenant du fil, des graines, du savon, puis se promène sur la côte extrême orientale du Canada, «de ce point de terre le plus rapproché de la France, la Gaspésie. C'est la mer à perte de vue, des bains salés interminables et des flâneries sur la plage brûlante de soleil. Notre Barachois me rappelle votre pointe de Quiberon [...]».
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