La Société des Aristes Indépendants défend sa position durant l’Occupation.
Charles-André Igounet de Villers (Paris, 1881/1944)Ces trois lettres de Charles-André Igounet de Villers, secrétaire général de la Société des Artistes indépendants, au peintre Marcel Mouillot, offrent un précieux témoignage sur le fonctionnement de cette société sous l'Occupation et juste après la Libération. Ainsi, Mouillot souhaite réintégrer la Société : «Je ne puis rien opposer à un sociétaire qui, absent pendant plusieurs années, non démissionnaire, se met en règle de ses cotisations arriérées. Votre dernière cotisation payée est 1925. Le règlement de votre arriéré est le seul moyen de réintégrer le giron de notre vieille et vivante société.» Une fois la chose faite, Igounet de Villers se révèle être d'un grand soutien pour Mouillot : «N'ayant pas vu ta candidature aux expositions d'ensemble malgré les chances que tu as d'être désigné, je t'ai mis d'autorité sur la liste. Je pense avoir bien fait.» Et il peut compter en retour sur le soutien du peintre : «Je n'ai jamais tant souffert, depuis 43 ans que j'appartiens aux Indépendants qu'à notre dernière réunion. [...] Toute l'après-midi à la recherche de l'équilibre de ma respiration [il souffre de troubles aortiques], la parole m'était littéralement interdite sauf le cri de protestation devant la lâche insinuation de [André] Léveillé extrayant 3 lignes sans contexte, d'un rapport que j'avais écrit sur l'activité des Salons pendant la guerre et où je signalais que malgré toutes les craintes que nous avions pu avoir "les autorités d'occupation avaient laissé toutes facilités aux manifestations artistiques d'où qu'elles viennent ou se produisent." Simple remarque objective que le calicot enrichi et aujourd'hui savant amateur a laissé entendre comme "écrit aux Allemands sa reconnaissance". Moi qui leur ai refusé 250 marks par semaine pour parler à la radio du "rôle social de l'artiste" ! Quel salaud ! Merci de ton gentil mot [...]».
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