La vénération de Francis de Miomandre pour Jules Laforgue.
Francis de Miomandre (Tours, 1880/1959)Belle lettre où Miomandre déclare son amour pour Claudel, Laforgue et... le caméléon, «bête entre toutes mystérieuse et si attachante quand on la connaît, et surtout si belle ! Le Roi des Animaux, sans équivoque possible... Je sens que je pourrais vous en parler pendant des heures [...]». Il est plein d'éloges pour ce que Robert Kemp vient d'écrire sur Claudel qui vient de mourir. «Oh ! cher Robert Kemp, que votre esprit est libre, souverainement libre, planant à vingt lieues au dessus des querelles de clocher, des fanatismes de Toute l'Enorme Bêtise... au front de Taureau ! Les Anges (les vrais) doivent avoir cette vue-là de l'Univers». Il se dit de plus en plus proche de Kemp et avoue qu'il lui arrive d'avoir des entretiens avec lui en se promenant dans la campagne, «devinant bien que nous sommes du même avis sur l'essentiel. Rien n'est plus vrai que le Beau, le Beau seul est aimable ! [...]». Puis il évoque sa passion pour Jules Laforgue et sa poésie. «Je suis sûr que vous aimez Laforgue, mon poète favori. J'aimerais en parler avec vous, longuement... Je vis avec lui, de lui ! Tout ce que je vois ou éprouve aboutit à une citation de lui. Il a tout compris, tout senti, tout deviné, ce boudhiste hamlétien, cet adorable jeune homme !... Et dire qu'il y a des gens (les camarades du triste sire qui vous a écrit ce paquet d'ordures) qui le trouvent démodé... Décidément la Niaiserie est reine [...]».
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