L’accusateur public de Marseille démantèle un réseau de fausse monnaie.
Joseph Giraud (Toulon, 1758/1842)Joseph Giraud, l'accusateur public du tribunal criminel des Bouches-du-Rhône, envoie au Comité de Salut public un négociant, Louis Chevéry «ayant mission des représentants du peuple, envoyé à Commune Affranchie [Lyon] pour l'achat de grains chez l'étranger», qui a réglé ses achats en faux assignats. Il demande que soit menée une enquête sur la manière dont «cet agent de la République a pu recueillir une somme aussi conséquente» [16.000 livres]. Dans cette affaire, il a mis en arrestation également son beau-frère. Une partie de la fausse monnaie a déjà été écoulée ; il va mener une enquête. «Je pense que si les agents de la République, dans le genre de pourvoyeurs en grains ou autres marchandises, ne sont pas très circonspects ou mieux bon connoisseurs de la monnoie nationale dont se servent les étrangers avec eux, il arrivera qu'involontairement ils deviendront eux-mêmes les introducteurs des faux assignats». En officier ministériel zélé, il ajoute : «je ne prendrai pas occasion de ma lettre pour applaudir à vos travaux. Il y a déjà longtemps que je me suis uni à vous d'esprit et d'âme. La meilleure approbation est celle de vous seconder et d'exécuter les lois qui sortent de vos mains. Voilà l'hommage que je m'efforce de vous rendre chaque jour. Adieu mes frères, mes législateurs».
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