Le député de la Marne, Léon Mirman, se justifie.
Léon Mirman (Paris, 1865/1941)[Lors de son élection à la Chambre des Députés, en 1893, Léon Mirman, comme universitaire, était dispensé de service militaire, sous condition d'accomplir dix ans de professorat. Or, il n'en avait que 9 à son actif et devait en principe être non-éligible et appelé sous les drapeaux. Un violent débat s'engage et alors qu'il termine son discours à la tribune, l'anachiste Vaillant lance une bombe blessant de nombreuses personnes. Une loi est votée et Mirman est appelé sous les drapeaux]. Dans cetle lettre, il répond aux accusations d'un article du Temps. «Ma réponse sera très courte. Je me suis en toutes circonstances volontairement abstenu de discuter les questions constitutionnelles que soulève, paraît-il, le cas où je me trouve, je ne puis que garder jusqu'au bout cette attitude. Je tiens absolument à confirmer la nouvelle que "Le Temps", me dit-on, donnait sous toute réserve. Il est exact que j'aie été inscrit sur les listes de recrutement et que je dois être incorporé le 1er novembre prochain. Qu'il me soit permis d'ajouter que le 31 juillet dernier, au lendemain de la clôture de la session parlementaire, j'eus l'honneur d'adresser à monsieur le Ministre de la Guerre la lettre suivante: [...]». Dans cette lettre, il réaffirme son désir d'être appelé sous les drapeaux malgré sa «situation particulière», mais étant marié et père de famille demande simplement à l'être dans une caserne de Paris ou des environs. «Cette démarche, monsieur le Ministre, est-elle incorrecte, anormale? Sort-elle du cadre de celles qu'un citoyen peut formuler, qu'un membre du parlement peut appuyer? Je ne sais au juste ; on m'affirme que oui ; je m'en remets en toute confiance à votre appréciation loyale et bienveillante [...]». Sa demande est acceptée et il est incorporé au 29e bataillon de chasseurs à pied à Vincennes, sous les ordres du capitaine Pétain.
200,00€