Le Salon d’Automne, en pleine épuration, organise une exposition Picasso.

Cette intéressante lettre du peintre Pierre-Paul Montagnac témoigne de l'ambiance dans les milieux artistiques et culturels juste après la Libération, dans une capitale en pleine politique d'épuration : « Je m'excuse de répondre tardivement et rapidement à votre lettre si amicale, mais comme vous le pensez, je suis très occupé actuellement par le Salon de la Libération et par des réunions d'un caractère que vous soupçonnez j'en suis sûr. Je tiens donc à vous rassurer de suite en attendant une plus longue conversation à ce sujet. [...] En résumé, nous essaierons, malgré les petites et les pauvres lâchetés humaines, de réformer pas mal d'abus et d'effacer pas mal de conduites honteuses. Je crois pourvoir vous dire que depuis 4 ans je n'ai pas cessé de lutter, en courant les risques que vous connaissez, avec une foi que personne ne peut soupçonner [...]. En ce qui concerne Picasso, que j'aime, nous organisons une exposition de ses oeuvres d'accord avec lui [...]. » Le Salon de la Libération est organisé par la Société du Salon d'Automne pour fêter la Libération et ouvre le 6 octobre 1944.