Les Dominicains et l’archevêché de Paris se disputent la maison des Carmes.
François Nicolas Madeleine Morlot (Langres, 1795/1862)Lettre de monseigneur Morlot, archevêque de Paris, au père Lacordaire, supérieur de l'ordre des Dominicains, relative au différend qui les oppose sur l'occupation de la maison des Carmes à Paris. L'archevêché avait consenti la mise à disposition gratuite des lieux aux Dominicains, à l'époque de Mgr Sibour. Aujourd'hui, il souhaite les récupérer ou, tout du moins, dans un premier temps, les louer et les faire entretenir. Morlot réfute l'argumentation de Lacordaire. «Le but principal de Mgr Affre en achetant la maison des Carmes était d'y établir un petit séminaire diocésain, comme cela résulte du texte même des circulaires adressées aux fidèles pour solliciter leurs aumônes. Il est vrai que Mgr Affre se proposait subsidiairement d'établir aussi dans la maison des Carmes un corps de prêtres destiné à remplir gratuitement les diverses fonctions apostoliques qui leur seraient confiées : prédications, missions dans la banlieue, etc., mais ce but était secondaire [...]. Il suit de là que l'établissement de l'ordre de St Dominique dans la maison des Carmes ne peut être regardé comme l'accomplissement d'une obligation contractée par le diocèse ni comme l'acquit d'une fondation ; et que la gratuité du bail intervenu entre Mgr Sibour et les Dominicains ne se rattache pas à l'engagement qui aurait été contracté par le diocèse de Paris en échange des aumônes reçues [...]". Cependant il reconnaît tous les services rendus par Lacordaire et les Dominicains, «surtout ceux que vous avez rendus vous-même d'une manière si éclatante». Il lui propose alors un nouveau pacte : «En conséquence, je consentirais volontiers à ce que vous continuassiez d'habiter la maison des Carmes : mais je ne voudrais m'engager ni gratuitement ni pour longtemps [...]». Il propose un bail de six ans pour 5000 f. par an et les réparations locatives à la charge des Dominicains.
450,00€ 315,00€