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Truculente correspondance d’Aldo Ciccolini sur ses voyages en avion.

Aldo Ciccolini (Naples, 1925/2015)
Pianiste, l'un des plus grands du XXe siècle.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 3 - Nb pages : 4 - Format : In-4

Lieu : Barcelone et New York

Date : 1974-1978

Destinataire : Jean Darnel, metteur en scène.

Etat : trous de classeur

Description :

Truculente correspondance d'Aldo Ciccolini à son ami le metteur en scène Jean Darnel. "Je traverse, depuis un mois, une sale période en raison de sérieux ennuis de vertèbres : une hémi-sacralisation gauche de la première, due à une conformation congénitale assez rare, paraît-il. Pour l'instant je marche avec une canne (ce qui me rajeunit, tu t'en doutes!) [...]. Une consolation cependant : on m'a installé le téléphone ; grâce à cet ingénieux machin je pourrai, sinon redresser la situation aux Pays-Bas, du moins charmer le monde avec ma voix fatale!... Eclopé, mais délicieusement communicatif". Il se voit contraint de décliner son engagement à Gap. Quatre ans plus tard, le voici arrivé aux Etats-Unis après un voyage sur Concorde, qui le rend très cocasse. "Le bond à travers l'Atlantique à vitesse supersonique et à l'altitude de 18.000 mètres s'est fort bien passé. Certes, la vieille fût quelque peu nerveuse pendant le décollage extrêmement bruyant du "Concorde" et surprise par la poussée extraordinaire de ses réacteurs ; peut-être craignit-elle, l'espace d'un instant, que ses anciennes (et vierges) miches et ses vétustes (et stériles) ovaires n'ayant pu suivre le mouvement ne fussent restées sur la piste de Roissy. Toujours est-il qu'elle se retrouva entière et vaillante au bout de quelques minutes et en conçut une légitime fierté". Il fait part de son éblouissement face aux performances et au confort de l'avion supersonique ; sous le charme, il décrit ses impressions. "On peut se rendre compte aisément de la rotondité de la terre et quant à la couleur du ciel, il est impossible d'en donner une description : c'est d'un violet profond qui se fait pressentir le noir de l'espace. Trois heures et demie plus tard, nous avons atterri sur l'Aéroport Kennedy battu par une tempête de neige. 8 heures 30 du matin : de quoi rêver! [...]. Je viens à peine de débarquer d'Ithaca après un voyage fort bizarre à bord d'un Convair 258 (à hélices) que je te recommande spécialement si tu as envie de devenir sourd... Ce petit engin de 30 places, que l'on appelle ici le jet du pauvre, vole tellement bas qu'il suffirait de se munir d'une longue-vue pour voir tout ce qui se passe à l'intérieur des maisons. J'exagère un peu, peut-être, mais je veux changer de sexe à l'instant s'il évolue à plus de 300 mètres d'altitude et si sa vitesse dépasse les 40 à l'heure! [...]". Il est joint un certificat d'Aldo Ciccolini "artiste virtuose" en faveur de Jean Darnel avec qui il s'est produit à plusieurs reprises : "De plus, il m'est arrivé au hasard de nos rencontres, d'interpréter ensemble des oeuvres à quatre mains du répertoire classique. En toutes ces circonstances, j'ai pu constater, de la part de monsieur Jean Darnel, une parfaite connaissance du langage musical ainsi que des facilités de déchiffrage fort étendues [...]" (1 p. in-4, à son en-tête, dactylographiée signée).

Deux à en-tête du Salisbury Hotel.

450,00

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